
Une zone de transition en bordure de dorsale
Dans la semaine qui a précédé le départ du Maxi Edmond de Rothschild sur le Trophée Jules Verne, le choix de la fenêtre et du timing précis pour s’élancer de Ouessant a alimenté de nombreuses discussions au sein de la cellule météo du team. Celle qui a été privilégiée représentait le meilleur compromis pour obtenir une descente de l’Atlantique Nord correcte mais surtout une bonne connexion dans l’Atlantique Sud pour attraper les dépressions qui filent vers les mers australes. La situation météo que connaît l’équipage du maxi-trimaran volant depuis 24 heures, à savoir des vents faiblissants qui nécessitent de beaucoup manœuvrer pour adapter sans cesse le cap et l’allure aux variations en force et en direction du flux, est directement liée à ce créneau en fin de fenêtre de départ.
« Nous avons cherché à quitter Ouessant le plus tard possible dans la fenêtre pour deux raisons. La première, éviter le plus fort de la dépression au niveau de la péninsule ibérique et la deuxième, profiter d’un bon enchaînement dans l’Atlantique Sud pour être au rendez-vous avec une dépression sortant de l’Amérique Latine et prenant la direction des mers du Sud. C’est le point de passage qui a essentiellement motivé notre timing de départ. » Cependant, mais l’histoire était claire depuis le départ, cette configuration pouvait présenter quelques inconvénients, dont le principal était le déplacement de la dorsale anticyclonique sur la route de Gitana 17.

« Les conditions sont très instables depuis notre passage de Madère et la journée s’est déroulée dans un vent plutôt faiblissant – entre 12 et 20 nœuds – avec des gros changements de direction et des passages de grains. On sent la dorsale qui s’étale dans notre sillage et dans notre Ouest, » confiait Charles Caudrelier, avant de rappeler : « Notre choix n’est pas le plus optimal pour le temps à l’équateur car nous sommes partis en fin de créneau. Mais l’équateur n’est pas notre priorité, c’est le Trophée Jules Verne notre objectif. »

En enchaînant les empannages et en ne ménageant pas leurs efforts les six marins du bord sont malgré tout parvenus à bien exploiter le potentiel de leur machine et à conserver une bonne vitesse. Un motif de satisfaction tandis que le jour se couche sur cette troisième journée de record, d’autant que la porte des alizés de l’hémisphère Nord n’est plus très loin. Un flux de nord-est bien plus puissant soufflera bientôt dans les voiles du Maxi Edmond de Rothschild. En effet, dès la nuit prochaine la cadence va sérieusement s’accélérer à bord du dernier-né des Gitana en direction du Cap Vert. Santo Antão, l’île la plus septentrionale de l’archipel devrait être doublée demain, mercredi 13 janvier, à la mi-journée.
VIDÉO => LES PREMIÈRES IMAGES DE DRONE DE CE TROPHÉE JULES VERNE
Infos Trophée Jules Verne
Position du Maxi Edmond de Rothschild le 12 janvier à 17h45 :
- Avance sur le record : 139,7 mn
- Vitesse : 33,5 nœuds
- Cap : 195°
Les chiffres à retenir :
Franchissement de ligne : le 10 janvier 2021 à 2h 33' 46''
Date limite d’arrivée pour battre le record : le 20 février à 2h 3' et 15''
Équipage Maxi Edmond de Rothschild :
Franck Cammas et Charles Caudrelier, skippers
David Boileau, régleur N°1
Erwan Israël, barreur régleur
Morgan Lagravière, barreur régleur
Yann Riou, régleur équipier média
Marcel van Triest, routeur météo
Yann Eliès, équipier remplaçant
Record à battre : 40 jours, 23 heures et 30 minutes > Record détenu par Francis Joyon et son équipage (Idec Sport) depuis le 26 janvier 2017.